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REPORTAGE PUBLICITAIRE
ÉDITION WEEK-END DU SAMEDI 27 AOÛT 2016
leDroit
Le journal Le Droit est fondé le 27
mars 1913, dans le sillage de l’adop-
tion du Règlement 17 qui interdit
formellement l’usage du français
comme langue d’enseignement et de
communication dans toutes les éco-
les de l’Ontario. Un véritable affront
aux yeux de toutes les communautés
francophones.
C’est l’abbé Charles Charlebois, de
la Congrégation religieuse des Pères
Oblats de Marie Immaculée, qui
prend l’initiative de représenter cette
minorité francophone en proposant de
fonder « un journal de combat, catholi-
que, indépendant, un journal de lutte
de quartier et d’actualité. » Il devien-
dra, par ailleurs, le premier directeur
de la publication.
Prêtre oblat et chef nationaliste cana-
dien-français, il prend une part active
dans la lutte pour les droits scolaires
des Franco-Ontariens et devient
également porte-parole des ouvriers
au sein de l’Association canadienne-
française d’éducation de l’Ontario
(ACFEO).
Baptisé Le Droit par Arthur Joyal des
Oblats d’Ottawa, le journal conserve
sa vocation dont la devise ne dissi-
mule en rien ses origines : l’avenir est
à ceux qui luttent. Grands défenseurs
des opprimés, marginaux, démunis et
défavorisés, les Missionnaires Oblats
ont largement contribué à la prise de
parole des francophones au sein d’une
province majoritairement anglophone
en promouvant l’action sociale et le
droit des minorités.
Les Oblats resteront actionnaires
principaux du journal jusqu’en 1983,
mais leurs valeurs laisseront une
marque indélébile sur l’identité mili-
tante du journal.
« UN PRINCIPE FONDATEUR DE LA
PENSÉE OBLATE, C’EST DE PRENDRE
LA COULEUR DE LA COMMUNAUTÉ
DANS LAQUELLE NOUS ÉVOLUONS,
DE SE FAIRE PROCHE DES GENS POUR
MIEUX CONNAÎTRE LEURS VALEURS,
VIBRER À LEURS ASPIRATIONS ET
COMMUNIER À LEURS SOUFFRAN-
CES, D’APPRENDRE LEUR LANGUE
ET DE S’INTÉGRER DANS LEUR QUO-
TIDIENNETÉ, VIVRE COMME EUX, DE-
VENIR L’UN DES LEURS », RACONTE
SOLENNELLEMENT LE PÈRE PIERRE
HURTUBISE.
À 83 ans, il a été témoin de l’évolution de
la région d’Ottawa et du rôle des Oblats
dans son développement. Véritable ar-
chive vivante, ses cheveux gris trahissent
son expérience, et son sourire et sa fou-
gue montrent qu’il est toujours aussi pas-
sionné de partager un petit morceau de la
grande histoire des premiers Oblats qui
débarquèrent à Ottawa.
« En 1844, soit à peine trois ans après leur
arrivée au Canada, les Oblats, à la sug-
gestion de Mgr Bourget, évêque de Mon-
tréal, appuyé par l’évêque de Kingston,
se voyaient confier la paroisse de Bytown,
ville de quelque 7 000 habitants vouée sur-
tout à l’exploitation du bois et, de ce fait, ne
jouissait pas à l’époque d’une bonne répu-
tation. Mais le fondateur tenait beaucoup
à cette fondation, car il voyait Bytown
comme « une ville toute d’avenir » où les
Oblats pourraient exercer des ministè-
res correspondant parfaitement à leur
vocation missionnaire, mais surtout d’où,
grâce au nombreux
cours d’eau des-
servant la ville, ils
seraient à même
de rayonner vers
l’Ouest et le Nord
où les attendait
un défi de taille,
soit l’évangélisa-
tion des nombreu-
ses communautés
autochtones habi-
tant les immenses territoires s’étendant
jusqu’au Pacifique et à l’Arctique. »
Une vision « prophétique » tant a été déter-
minant le rôle joué par Bytown devenu Ot-
tawa en 1859, puis la capitale canadienne
en 1867, au cœur de l’histoire écrite par les
Oblats.
« Arrivé à Bytown en 1844, le Père Adrien
Telmon qui était du premier contingent
oblat venu deFrance, sera rejoint par lePère
Damase Dandurand, premier Oblat cana-
dien. L’année suivante, le Père Michael
Molloy, originaire d’Irlande, viendra com-
pléter l’équipe en se consacrant surtout au
ministère après des paroissiens anglopho-
nes qui représentaient à ce moment la moi-
tié de la population catholique de la ville. »
Deux francophones, un anglophone : un
Français, un Canadien, un Irlandais,
le profil de ce que deviendra la présence
oblate à Ottawa au cours du siècle et
demi qui va suivre est déjà là, repré-
sentée par ces trois pères remarquables
dont l’héritage est toujours bien vivant
aujourd’hui.
DE 1844 À AUJOURD’HUI, LA PRÉSENCE DES OBLATS
À OTTAWA AURA LAISSÉ DE NOMBREUSES TRACES
MATÉRIELLES ET SYMBOLIQUES PARTOUT OÙ ILS SE SONT
IMPLIQUÉS DANS LA VIE DES COMMUNAUTÉS DE LA RÉGION.
1816-2016
200ANS
Les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée
Présence oblate à Ottawa,
d’hier à aujourd’hui
Fondation du journal
LeDroit
PÈRE ADRIEN
TELMON
PHOTOS: ARCHIVES LEDROIT
L’ABBÉ CHARLES
CHARLEBOIS
NOUS SOMMES EN 1910. DEPUIS
PLUSIEURS ANNÉES, UNE PARTIE
DUCLERGÉ IRLANDAIS LIVREUNE
GUERRE À L’INFLUENCE CANA-
DIENNE-FRANÇAISE À L’INTÉ-
RIEUR DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE
ONTARIENNEETEXIGEOUVERTE-
MENT L’ABOLITION DU FRANÇAIS
DANS LES ÉCOLES SÉPARÉES DE
LA PROVINCE DE QUÉBEC.
Mgr Paul-André
Durocher
Mgr Terrence
Prendergast
« Vous tous, bénissez le Seigneur, vous qui servez le Seigneur. […]
Que le Seigneur vous bénisse de Sion, lui qui a fait le ciel et la terre ! »
(Psaume 133)
Les archidiocèses d’Ottawa et de
Gatineau se réjouissent ensemble de
cet anniversaire. Les Oblats ont écrit de
nombreuses pages dans l’histoire des
deux rives de la vallée de l’Outaouais.
Nos
communautés paroissiales
et
civiles
leur doivent une dette de
gratitude pour
leur engagement en
faveur des hommes et des femmes de
notre région, surtout des plus pauvres.
Simultanément, à titre d’éducateurs,
ils ont
formé des générations de
leaders qui, aujourd’hui, prennent leur
relève dans le développement et
la
promotion d’une société plus humaine
et évangélique.
l’année 2016 est marquée
d’une pierre blanche.
En effet, l’œuvre de Saint Eugène de Mazenod
rayonne maintenant depuis 200 ans.
Au SEin DE lA congrégATion DES
MiSSionnAirES oblATS DE MAriE iMMAculéE,
Hommage à vous,
Missionnaires Oblats de Marie Immaculée,
Témoins fidèles de la compassion
et de la joie de l’Évangile !
Admiration et reconnaissance
pour votre présence en sol canadien
depuis 200 ans !
Longue vie à vous et à votre noble mission !
Les Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe